Architecte-urbaniste de formation, Véronique a toujours accordé une grande importance à l’environnement qui nous entoure. Elle analyse les volumes, les couleurs… Cette curiosité s’est rapidement transformée en passion et en projet entrepreneurial : VROUM. Spécialisée dans l’upcycling, elle souhaite donner une nouvelle vie aux objets délaissés : chaises, fauteuils, tabourets en bois, pieds de lampe, abat-jours…
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Wecandoo : Hello Véronique ! Est-ce que tu peux nous raconter comment tu es devenue créatrice de mobilier upcyclé ?
Véronique : Depuis toujours, j’aime créer et travailler de mes mains et le confinement m’a donné l’occasion et le temps de suivre des formations en ligne (tissage d’assise en fil PVC, en danish cord, …) pour me lancer.
L’idée de départ était de donner une seconde chance à des chaises qui faute de quoi finiraient à la décharge. J’ai upcyclé avec du fil PVC plusieurs assises (tradition encore vivante dans les pays d’Amérique latine, en Afrique et en Asie), le résultat m’a plu. Cela permet de jouer sur les couleurs et les motifs, de vraiment personnaliser l’assise. Cependant, bien que recyclable et en partie recyclé, ce fil PVC doit être acheté.
J’ai alors réfléchi à un matériau facile d’utilisation et entièrement recyclé : la chambre à air de vélo ! C’est donc principalement ce matériau que j’utilise pour mes ateliers Wecandoo. Il permet aux participants de créer leur assise totalement upcyclée.
Pour mes créations personnelles, j’ai également dû me former auprès d’un ébéniste pour apprendre à recoller des chaises, les cirer, leur rendre un aspect impeccable.
Tu as lancé ton projet entrepreneurial : VROUM. Comment as-tu fait pour créer ton entreprise ? Quelle est la structure de ton entreprise aujourd’hui ?
Après mon passage chez Jobyourself (aide pour la création d’entreprise) j’aurais pu continuer chez eux. Mais ayant un statut d’employée, il était plus intéressant et simple pour moi de prendre un statut d’indépendante complémentaire. Je me suis donc inscrite à l’UCM (partenaire des indépendants et des PME.), afin de recevoir un numéro d’entreprise. Selon tes gains, les cotisations sont plus ou moins importantes et surtout au départ, tu peux être exempté de TVA ce qui facilite la comptabilité.
Plus qu’une entreprise, je me considère comme artisane, je travaille seule dans mon atelier qui est situé dans ma maison. Mon activité est encore en développement. À plus long terme, j’aimerais ouvrir un commerce pour y vendre mes créations. En effet, les marchés de créateurs ne sont pas un bon créneau de vente pour le mobilier (marchandise lourde et encombrante). Un autre aspect à développer est le service à la clientèle : rendre vie aux chaises de famille par une rénovation moderne : une valorisation sur mesure.
Quel est ton processus de création ? Où trouves-tu ton inspiration ?
Architecte-urbaniste de formation, j’ai toujours accordé une grande importance à l’environnement, au cadre de vie, à la beauté qui nous entoure… Je suis sensible aux volumes, aux matériaux, aux couleurs et à l’énergie qui se dégage de certains lieux ou objets et particulièrement des chaises et des fauteuils. Je cherche à créer des pièces uniques, colorées et élégantes qui apportent du style et de la personnalité à votre foyer. Ceci au travers des techniques artisanales associées à un design contemporain. Mes inspirations viennent principalement de mes voyages : des tissages artisanaux, des tissus, des paniers, des tapis, des couleurs… de la nature et de l’artisanat en général, des réalisations des autres que je transpose dans mon travail.
Tu es dans une démarche de production recyclée et écologique. C’est super ! Pourquoi avoir fait ce choix ? Comment tu te fournis ?
L’idée est de recycler des objets ou des matériaux inutilisés pour en faire quelque chose de nouveau et d’original. Il ne s’agit pas uniquement de retaper une vieille chaise et d’y mettre un petit coup de vernis, mais bien de détourner des objets et des matériaux de leur fonction première pour redonner vie à l’objet. De plus, le tissage de l’assise, du dossier, du plat en câble PVC met en avant des techniques artisanales et permet le maintien de traditions, encore vivantes dans certaines parties du globe.
S’offrir un fauteuil VROUM, permet de réduire l’empreinte écologique, de s’inscrire dans un mouvement d’upcycling mais aussi d’accueillir chez soi un peu d’artisanat, d’enfance, de voyage, … La vente d’objets upcyclés comme l’organisation d’atelier participe à cet objectif de diffusion des techniques d’upcycling.
Les chaises, fauteuils, tabourets sont soit des dons, soit des achats en seconde main. Pour les chambres à air, les magasins de vélo sont de bons pourvoyeurs. Pour le fil PVC et la danish cord c’est principalement sur des sites en ligne que j’achète mon matériel. La danish cord ouvre des possibilités de couleurs aussi, une collaboration avec @pantagruelique.be m’a permis à partir de teintures naturelles de créer différents coloris.
Peux-tu nous partager un défi que tu as traversé dans ton parcours ? Comment l’as-tu surmonté ? Quelles leçons en as-tu tiré ?
Mes deux défis restent la communication et la correspondance avec ma clientèle-cible. Pour le premier, l’aide de ma fille m’a permis de surmonter mes craintes et de diffuser suffisamment pour gagner ce concours ! Le second reste à surmonter, mais une bonne communication ne peut qu’aider à y parvenir.
Tu as rejoint Wecandoo en mars 2023. Pourquoi avoir fait ce choix ? Qu’est-ce qui te plaît dans l’animation de ces ateliers ?
L’organisation d’ateliers permet une sensibilisation aux objets upcyclés en mettant en avant la créativité des participants, mais surtout la transmission des techniques d’upcyling. Cela correspond parfaitement aux objectifs de durabilité, une de mes valeurs clefs. De plus, cela permet aux participants de repartir avec leur création.
Tu as gagné un des 3 prix du concours communication proposé en décembre. Bravo ! Quelle est ton organisation pour communiquer sur tes ateliers ? Des conseils ou des retours d’expérience à partager ?
Le matériel fourni par Wecandoo est facile à utiliser et à transformer selon tes objectifs, cependant pour notre génération cela reste chronophage. Heureusement, ma fille, qui a étudié la communication et manie les outils, applications et réseaux sociaux avec aisance, m’aide régulièrement pour communiquer sur les évènements phares. De mon côté, je lui fournis les photos, vidéos nécessaires pour alimenter mes comptes.
Peux-tu nous partager une anecdote mémorable ou une expérience gratifiante que tu as vécue lors de l’animation d’un atelier ?
Cela reste un émerveillement de voir les assises finies des participants, elles sont toutes différentes. La plus cocasse a été cette jeune fille venue faire l’atelier le jour “sans voiture” et repartie sur son vélo avec sa chaise sur le dos.
Un dernier mot / conseil pour les artisans de la communauté ?
Un grand merci à Wecandoo pour leur entrain, la mise en réseau et surtout le soutien pour l’organisation et les aspects administratifs. Faire partie d’une communauté est vraiment porteur et permet de se booster lors des petits moments creux dans cette entreprise difficile de monter son projet entrepreneurial.
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